COACHING ET PSYCHOTHERAPIE

En général ces deux écoles tentent de se différencier l’une de l’autre en prônant leurs atouts.
Nous pensons que, comme dans bien d’autres domaines, lorsque nous tentons de mettre dans des cases des savoirs et que nous les tenons éloignés d’autres pratiques ou point de vues, par purisme ou croyance, nous nous enlevons la possibilité d’observer les accords fabuleux que des courants contraires ou dissociés peuvent créer. C’est donc par une approche holistique que nous avons décidé de décrire ces deux cellules de la santé mentale.

LE TEMPS
Si le coaching et la psychologie peuvent être complémentaires, ils sont avant tout différents dans leurs temporalités. Le coaching est axé sur la résolution de limitations du présent pour se donner des outils dans le futur et dépasser ce que le client voit/sens comme étant une problématique. La psychologie clinique explore le passé pour comprendre le présent. En alliant les deux il est donc possible, surtout dans l’anamnèse, de couvrir une ligne du temps plus complète.

LES PATHOLOGIES
Le coach mentale se limitera à fournir des consultations pour des personnes en bonne santé mentale qui cherchent à s’améliorer et/ou réaliser des changements positifs dans leurs vies. Le psychologue est capable de déceler les pathologies mentales et de tenir compte d’un bilan psychologique pour aider la personne dans sa maladie. Le psychologue et le coach sont toutefois tous les deux limités par la personne qu’ils sont et les outils qu’ils maîtrisent. Ils seront donc responsables et éclairés dans la possibilité de suivre leur clientèle/patientèle ou de réorienter ces dernières vers un confrère/une consœur qui saura plus apte à accompagner ces personnes.

LES OUTILS
La base des deux pratique est similaire : l’écoute active et le questionnement.
Le coaching et la psychothérapie utilisent, sinon, des outils bien différents. De manière globale nous pouvons dire que la coaching se trouve dans une perspective de participation active. A travers des exercices types il est possible dans un nombre fini de modèles (puisés chez Wazlawick, Karpam, Walt Disney, l’école de Palo Alto pour en citer quelques uns), de résoudre un nombre infini de limitations. La psychothérapie se dirige plus vers une forme pure de reconnaissance de problème et d’observation de son fonctionnement par la parole uniquement. La différence des outils, plus pro-actif chez le coach et plus dans la réflexion chez le psychologue, s’expliquent aussi par le terrain de questionnement qu’ils couvrent individuellement (paragraphe “comment et pourquoi”). Nous pensons, à nouveau, que les outils de l’une et l’autre discipline sont indissociables. Les moments de calme, d’immobilité et de réflexion sont plus que nécessaires pour pouvoir comprendre et choisir les outils précis qui aideront la personne à trouver les ressources nécessaires à la résolution de la problématique ou pour atteindre un objectif. De même que les outils sont indispensables à la réflexion puisqu’ils sont les objets permettant de réaliser le pas conscient et accompagné vers la solution, ils sont la structure dont le client/patient aura besoin pour observer ou imaginer clairement les étapes de sa progression.
Il n’y a, métaphoriquement parlant, pas de maison sans plans d’architecte ni de maison sans entrepreneur, l’un et l’autre doivent travailler en binôme du début jusqu’à la fin de la construction pour que la maison puisse sortir du sol et être habitable.

COMMENT ET POURQUOI
“Comment” est la question qui fait référence au coaching, le “pourquoi” est celle de la psychothérapie.
Ainsi le “comment” se tourne vers la mécanique d’une limitation ou d’un objectif que l’on veut atteindre : Comment est-ce que je fais pour que mon problème soit insolvable? Comment est-ce que je fais pour obtenir ce que je veux obtenir en tenant compte de mes difficultés ? Comment le schéma que je mets en place m’impacte positivement/négativement ? Il faut s’attendre, en entrant dans une séance avec un coach, à s’observer de près et honnêtement. Cela peut être désagréable au premier ressenti, mais libérateur une fois le travail fourni. Heureusement le cadre du coach, comme celui du psychologue, est un cadre de confiance, de non-jugement et de secret professionnel. Si vous osez ce premier regard dans la glace, vous verrez aussi que toutes les clés de votre succès/libération/développement personnel se trouvent au creux de votre objectif/limitation/questionnement.
Quant au “pourquoi” il se concentre sur l’observation du sens d’un comportement/d’une croyance/d’un trauma : Pourquoi est-ce que je réagis chaque fois comme ça ? Pourquoi cela me touche-t-il si profondément ? Pourquoi est-ce que je ressens cette émotion ? Pourquoi l’évènement d’aujourd’hui ressemble à une vieille blessure ? Ici nous sommes dans une contemplation des liens du passé et du présent, du sens des émotions/actions dans des contextes précis. Avec le “pourquoi” nous tissons les liens de notre histoire et de la manière dont nous répondons aux évènements.

L’APPROCHE DU PSYCHOLOGUE ET DU COACH
Dans un cabinet de coach ou de psychologue sachez avant tout qu’il y a communément des règles d’or à suivre : cadre des séances bien expliqué, secret professionnel, non-jugement de ce que le/la client.e/patient.e vient apporter et réorientation vers un/une collègue plus adapté au besoin de la personne si nécessaire. Si cela n’est pas le cas chez la personne que vous consultez, nous vous conseillons de vous rediriger assez rapidement vers quelqu’un de plus compétent, ce afin de protéger votre intimité avant tout, mais aussi vous-même en tant que personne de droit.
L’approche du psychologue peut se présenter sous différents courants, tel que Lacanien, Freudien ou Jungérien pour en citer les plus connus. Il s’en remettra à ces courants et ce qu’ils prônent comme méthodologie pour trouver un angle d’observation et un fil conducteur de discussion. Vos conversations ne seront pas les même en fonction du domaine de prédilection de votre psychologue. Il se peut aussi que votre psychologue fasse un mix de ces courants et y puise ce qui lui semble être le plus utile. Le psychologue, quelque soit sont courant favori, a avant tout à son côté le DSM-V ou DSM-IV comme encyclopédie de référence pour les troubles ou maladies psychologiques. Il détient donc, contrairement au coach, un savoir clinique extrêmement précis et codifié. Cela permettra de déceler par exemple si vos types d’angoisses, déprime, dissociation, refoulement (et/ou autres) sont pathologiques ou situationnelles, ce qui est un énorme avantage pour pouvoir vous rediriger, si besoin, vers les spécialistes adéquats.
La position du coach se base principalement sur la PNL (Programmation NeuroLinguistique) et amène donc à une communication structurée et élaborée qui lui permet de cerner la manière dont vous “fonctionnez” et comprendre vos filtres afin de vous aider à vous connaître vous-même un peu mieux, et donc trouver, enfui au fond de vous, toutes les clés, les réponses que vous cherchez. Admettons par exemple, que vous êtes un ordinateur complexe, rempli de vos programmes fonctionnels et dysfonctionnels. Le coach porte la casquette de l’informaticien et vous aide à comprendre vos propres codes, ceux qui fonctionnent et ceux qui dysfonctionnent. Ainsi, il vous remet en main une capacité de décodage de “soi” et une fois ce script en main, vous saurez quelles solutions mettre en place si vous en avez besoin. Attention : le code qu’il vous donne sera précis à chaque programme, comprenez par là que chaque fonctionnement du “vous” est particulier à chaque situation/contexte, et qu’un code efficace dans une part de vous ne l’est pas forcément pour une autre part de vous.

ET VOUS LA-DEDANS ?
Vous êtes au centre! Si vous consultez un psychologue ou un coach sachez avant tout que la manière de faire du professionnel, les outils qu’il utilise, sa façon de se comporter doit vous convenir a vous, et rien que vous. Vous êtes maître de la séance quoi qu’il arrive. C’est vous qui apportez le sujet qui vous taraude, vous parle, vous obsède, vous motive, et c’est le professionnel qui crée l’environnement pour que la parole soit accueillie. Vérifiez donc bien que vous vous y sentiez confortable. Sans ce confort, le travail ne se fait plus, or si vous dépensez votre argent, mieux vaut qu’il vous rapporte quelque chose en retour. Voyez-le comme un investissement en vous-même.
Je conseillerai même de ne pas attendre d’aller mal pour aller voir cette personne chez qui vous pouvez vous ouvrir, être vous à 100%. N’hésitez pas à consulter par période, même si tout va bien, un peu comme quand vous allez chez votre garagiste faire un entretien de la carrosserie et ce qui se trouve sous le capot.
Pour trouver un/une bonne psychologue et/ou un/une coach compétent.e suivez le bouche à oreille, c’est encore le plus efficace : on recommande toujours ceux qui sont bons, on se plain de ceux qui sont mauvais. N’hésitez pas, si jamais vous n’osez pas demander autour de vous, à consulter le registre de la commission des psychologues pour trouver chaussure à votre pied : https://www.psychologues.be/fr. Quant aux coachs il n’existe pas encore de tel registre belge (la pratique n’étant pas protégée) mais vous pouvez toujours chercher dans Google, lire les différentes présentations que vous trouverez sur chacun des sites que vous visiterez et choisir ce qui vous parle le plus.
N’oubliez pas qu’on ne trouve pas toujours ce qui nous convient au premier essai, c’est normal. Continuez à chercher et vous finirez par atterrir chez LA personnes qui vous accompagnera, de manière safe, vers votre solution/objectif.

Nous vous souhaitons à toutes et tous de faire un voyage intérieur éveillé et extraordinaire!